samedi 15 mars 2014

16 MARS 2014: OUYAHIA HALLOUF FEL POULITIQUE !... SELLAL H'MAR ...

BONJOUR...

Nous sommes le 16 mars 2014 et nous vivons littéralement un remake de la légende de "la vieille qui a attrapé le voleur" avec Sellal dans le rôle du voleur et tout un magma de défaiseurs d'opinion faussement indignés dans le rôle de la vieille intrépide...

Sellal a cité une pseudo boutade en parlant d'un trait de caractère des dignes représentants d'une de nos ethnies et c'est la levée de boucliers contre le pauvre homme qui n'a voulu en réalité que caricaturer ce trait de caractère qui nous a toujours fait plutôt rire que nous révolter et dont les Chaouis tiraient plutôt fierté qu'indignité: celui de l'obstination.

Belle aubaine en réalité que cette occasion donnée par cet homme à ses adversaires en ces moments où tout ce qui se dit se comptabilise au mot, à charge ou à décharge. Il aurait pu, ce truculent personnage, tirer leçon du dérapage verbal de son partenaire Benyounès qu'on attendait au détour du moindre mot déplacé et qui a littéralement compromis son avenir politique pour avoir proféré un cliché tellement galvaudé qu'il ne devrait plus écorcher ni l'honneur ni la susceptibilité mais que d'aucuns veulent prendre comme prétexte à un procès au pénal, pas moins !

Mais qu'on aime Sellal pour sa liberté de ton, ses galéjades et son insolence verbale toutes algériennes ou qu'on le déteste pour son alignement politique, on doit reconnaître que l'indignation est totalement disproportionnée par rapport à cette petite phrase qui revêt plus un caractère d'estime que d'insulte... 

Nous avons toujours su, en ce pays à l'humour très spécial, rire de nos traits de caractère et ce serait dommage que nous arrivions à nous irriter de nous entendre dire ces succulentes petits mots qui font nos identités particulières dans le riche répertoire de notre algérianité... 

Il y'a mieux à juger chez nos hommes politiques que ces sympathiques réparties d'un langage fleuri d'innocentes métaphores, mais il faut croire que faute d'axer nos jugements sur les programmes, grands absents de nos joutes, c'est, comme d'habitude, la recherche de poux sur la tête des chauves qui nous servira encore de programme... 

Gageons que ce hallouf de la politique qu'est Ahmed Ouyahia saura retourner au profit de Bouteflika le hallali sonné contre cet âne de Sellal et reconnaissons que ce serait vraiment dommage de contraindre cet homme à retourner sept fois la langue avant de parler car il nous a changé en quelques mois de la solennité habituelle des discours politiques en introduisant ces expressions de notre cru qui, même à la limite de l'irrévérence parfois, nous vont à merveille; et ce serait peut-être une de nos plus grandes pertes socio-culturelle que de laisser tomber notre humour, notre gouaille et notre faconde par excès de susceptibilité... 

Souhaitons que Sellal ne démissionne pas et ne soit pas démissionné pour cette innocente bévue et qu'il continue à nous abreuver de son "tmaskhir" afin de dérider une campagne électorale marquée plus par le rictus que par le rire... 

Il y'a en réalité suffisamment de motifs à se froncer les sourcils pour en rajouter... et ce ne sont pas les éphémérides du 16 mars qui nous prouveront le contraire !

Jugez-en !

Le 16 mars 1851, c'est l'Espagne qui connut la fin du "tmaskhir" ; un concordat fit en ce jour du catholicisme la religion d'Etat et accorda à l'Eglise le contrôle de l'enseignement et de la presse... ce n'était certainement pas venu tout seul mais par touches successives, quand on commence à bannir les galéjades, même les plus irrévérencieuses, on finit toujours par imposer la camisole de force !

Dans l'ordre des choses qui ne font pas rire, l'enlèvement de Aldo Moro par les Brigades Rouges le 16 mars 1978 et son exécution le 9 mai et l'échouage le même jour de l'Amoco Cadiz au large des côtes françaises, polluant de ses 228000 tonnes de brut tout le littoral breton...

Mais il y'eut aussi en cette date des événements moins tragiques; comme ce 16 mars 1662 où sur instigation de Blaise Pascal on inaugura le premier transport en commun en carrosses publics à Paris, préludant de ce qui adviendra par la suite dans les centres urbains et qui aujourd'hui sert à étayer les bons points de Ghoul en faveur de Bouteflika avec le tramway et le métro d'Alger qui représentent tout de même et nonobstant leurs coûts et la durée de leur réalisation, des arguments tangibles... 

Le 16 mars vit aussi en 1976 la démission totalement inattendue d'un ténor de la politique anglaise, le premier ministre travailliste, Harold Wilson qui mit fin à une très longue carrière politique, démontrant qu'on pouvait, même en politique, sortir par la grande porte...

Ce fut aussi, une année après, la défaite aux élections de Mme Indira Gandhi qui dirigea l'Inde de 1966 à 1977 et qui aurait dû comprendre que la carrière politique doit bien se terminer un jour mais qui força le destin et revint en 1980, pour se faire assassiner en 1984...

Pour clore cette chronique, citons aussi le 16 mars 1839 où vint au monde Sully Prudhomme qui nous laissa un beau songe qui nous permet de rêver à un monde où chacun aurait sa place et où régneraient la paix et la fraternité... et l'amour.

Le laboureur m'a dit en songe: "Fais ton pain
Je ne te nourris plus: gratte la terre et sème."
Le tisserand m'a dit: "Fais tes habits toi-même."
Et le maçon m'a dit:" Prends la truelle en main."
Et seul, abandonné de tout le genre humain
Dont, je traînai partout l'implacable anathème,
Quand j'implorai du ciel une pitié suprême,
Je trouvais des lions debout sur mon chemin.

J'ouvris les yeux, doutant si l'aube était réelle;
De hardis compagnons sifflaient sur leurs échelles.
Les métiers bourdonnaient, les champs étaient semés.
Je connus mon bonheur, et qu'au monde où nous sommes
Nul ne peut se vanter de se passer des hommes,
Et depuis ce jour-là, je les ai tous aimés.

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