jeudi 6 octobre 2016

DE NEUILLY A GHARDAIA

Je n'aimais pas beaucoup les militants du FLN d'avant 88 et ils me le rendaient très bien...
Mais je leur trouvais des motifs à indulgence: naïveté, appréhensions, nostalgie, frilosité, habitude, fidélité, absence d'alternative...
Je me disais que ça pouvait excuser leur grégarisation et leur inféodation au cavalier du jour...
Je n'aime pas du tout les militants du FLN post 88... ceux là sont arrivistes, égoïstes, opportunistes et cyniques... et j'abhorre ces défauts, même chez les gens de la politique...
Et celui qui incarne le plus brutalement ces défauts c'est le sieur Saidani qui s'est retrouvé à la tête de cette bande qui s'est élaguée depuis 1988 des hommes de principe parmi ses officiers comme Merbah, Ouyahia, Benflis etc...
La sortie d'hier de Saidani m'a conforté dans l'idée que cet homme et ses troupes représentent le véritable danger pour ce pays, non pas pour les impérities des ministres de cette fausse formation politique, pour la boulimie de ses affairistes, pour le panurgisme de ses militants, pour la sclérose de ses idées, pour l'interchangeabilité de ses principes mais pour la nausée qu'elle inspire à tout citoyen aimant ce pays et l'antipatriotisme qu'elle lui instille infailliblement en s'accaparant sans vergogne des leviers de commande et en imprimant avec suffisance et arrogance ses idées retrogrades à toute velléité d'inscription dans la rationalité et l'efficacité dans la gestion de ce pauvre pays meurtri par des décennies de démagogie, de populisme, de phraséologie creuse, de coups bas et de coups fourrés...
Je ne sais pas comment la claque qui l'applaudissait hier n'a pas compris que ce monsieur voulait juste régler son compte à Nekkaz pour s'être intéressé de trop près à ses biens immobiliers d'outre-mer et que ses nouvelles attaques contre Tewfik auquel il le lie ne tenaient qu'à gonfler suffisamment le pitre ambulant pour accréditer l'idée que l'homme devait être abattu pour haute trahison alors qu'il n'avait attaqué que sa petite personne et pour un acte de flibusterie incontestable et vérifiable...
Je ne sais pas comment cette claque s'est laissée convaincre par le troubadour que s'attaquer à sa personne c'est comploter contre sa formation et comploter contre sa formation c'est viser le pays...
Cela démontre que M. Saidani n'est pas un parangon de modestie et que ses applaudisseurs et laudateurs ne sont plus capables de discernement entre son intérêt matériel étroit et l'intérêt supérieur du pays...
Parce qu'il y'a fort à parier que si Nekkaz n'était pas allé faire son numéro du côté de Neuilly, Saidani n'aurait jamais dénoncé sa collusion avec Tewfik, fût elle vraie, dans les tragiques évènements de Ghardaia...
Voilà, et que ceux qui aiment voir à l'oeuvre les béliers ne m'en veulent pas trop d'avoir osé ces mots et s'évitent de s'étrangler de colère en se disant que ma goult walou...

mardi 2 août 2016

LA SALLE DU BEAU GATEAU

Tout le monde sait que je ne suis pas casanier pour un sou... hum !
Mes dernières pérégrinations m'ont conduit dans un pays dont je tairai le nom et dans une ville dont je tairai le nom aussi car si je divulguais ce nom, on pourrait reconnaître le pays et si on reconnait le pays, je risque gros... et moi, je suis tout ce que vous voulez mais pas un homme à risques...
Dans cette belle ville, les preux défenseurs de justice se sont solidarisés pour construire le siège de leur ordre... Un grand bâtiment tout en verre qui devait servir de lieu de rencontre, de formation, d'échanges d'expériences et de délassements, pourquoi pas ?...
Ils l'ont surnommé "Club du Beau Gateau"... Nadi el bougatou...
Mais comme nos preux chevaliers du barreau ne semblaient trouver aucun intérêt aux rencontres, à la formation, aux échanges d'expériences et au délassement, ils se sont retrouvés avec un beau building flambant neuf et qui restait désespérément désert, un peu comme les fameux locaux du Président...
L'idée leur vint de tirer profit de cette super structure...
Ils trouvèrent en la nouvelle mode festive des habitants du pays une belle aubaine en offrant de louer les espaces de leur building à ceux qui désespéraient de trouver des salles des fêtes pour y étaler les ors des épouses, leurs fards , leurs garde-robes et leur ridicule preciosité... et c'est ainsi que le Nadi fut transformé en salle des fêtes enregistrant des recettes faramineuses, sans agrément ni obligations fiscales, parafiscales, de sécurité etc...
Si cette grosse arnaque était le fait de l’ordre des guérisseurs et rebouteux, des exploitants des périmètres irrigués de Ain Zada, des pêcheurs à la palangrote, des collectionneurs de cardans de 404 ou des supporters de l'entente de la ville... personne n'aurait dit mot car rien ne le leur interdit; mais que celà vienne d'une profession qui n'est pas censée ignorer la loi car elle en fait son bréviaire, il y'a de quoi s'inquiéter...
Surtout que cette loi dit en toutes lettres que "l'exercice de cette profession est incompatible (...) avec tout emploi d’administration, de direction ou de gérance d’une société ou entreprise du secteur public ou privé et avec toute activité commerciale et industrielle..."
A moins que ce qui est interdit à l’individu soit permis au groupe… car la loi à des interprétations qui échappent aux profanes …
Voilà… et si vous ne me croyez pas, lisez le Journal officiel n°55 du 30 octobre 2013 de ce pays que je n'ai pas besoin de nommer ou dirou belli ma goult walou !

jeudi 14 juillet 2016

MANGE ET TAIS TOI

Il devait être 12h50 tout à l'heure quand j'eus non pas l'idée, mais la pulsion (comme toujours) de rédiger et poster mon petit texte sur l'encensement d'un oligarque...

C'était le moment où j'avais trouvé aussi, un peu de temps libre pour pouvoir casse-croûter dans mon bureau, afin de ne pas subir le regard en coin des "stoïques" qui ont fait des 6 jours de jeûne supplémentaires un rituel bien plus rigide que celui du Ramadhan...

Ce n'est d'ailleurs pas la seule "surérogation" dont nos croyants livrés aux imams cathodiques et aux éditeurs de bigoteries ont rendue plus impérieuse qu'une prescription divine... mais là n'est pas mon sujet... chaque bête sera pendue à l'esse, de sa patte...

L'association du pain et de la pulsion "scripturale" m'a tout juste rappelé un conseil que mon ami Bacha n'arrête pas de me prodiguer... "Koul el khobz ouegbadh foummek !" me dit-il toujours en prenant son air le plus sérieux. Mange ton pain et retiens ta bouche pour ne pas dire: "ferme ta g...".

Conseil très sage, vous devez en convenir et que je suis à la lettre en ne proférant pas un mot en mangeant mon pain, pour ne pas avaler de travers mais aussi pour éviter de me retrouver acculé contre un mur et accusé d'outrage avec le risque de me retrouver à l'ombre (même si la perspective n'est pas peu réjouissante par ces temps caniculaires)...

Le conseil de mon ami Bacha vaut ce proverbe qui dit que si la parole est d'argent, le silence est d'or et je le suis à la lettre: je ne me fatigue même pas à tourner sept fois la langue, je fais la carpe !
J'ose juste croire que le conseil de mon ami Bacha concerne seulement ce qui se dit... pas ce qui s'écrit !...
Parce que je trouverais mon pain sans goût s'il me faut le manger en me privant d'écriture...


Si vous avez compris c'est parfait... sinon, dirou belli ma goult walou...

DRAPEAU ET URTICAIRE

Les Algériens ont saisi le prétexte de la victoire du Portugal et/ou de la défaite de la France pour faire la fête, comme à chaque fois que l'occasion de festoyer leur est donnée...

Et comme ils ne savent pas faire la fête autrement qu'en levant l'étendard de la fête, ils ont sorti, comme à chaque fois, le drapeau de leur pays...

Tout le monde sait que quand quelqu'un fait la fête, un autre fait son deuil... et la tristesse et la consternation du second sont des puissants leviers de l'allegresse du premier... c'est comme ça... qu'on soit civilisé ou sauvage, musulman ou chrétien, occidental ou oriental... et les nôtres ont appris que notre drapeau donne de l'urticaire à nos adversaires ou du moins à ceux qui ne nous aiment pas trop pour toutes raisons... alors, ils le brandissent à n'importe quelle occasion pour ajouter à la colère et à la consternation des autres et donner donc du tonus à leur joie...

Depuis la défaite des français devant le Portugal, j'ai remarqué des bouffées de haine littérale, émanant de certains Algériens pour leurs concitoyens qui ont osé se donner du spectacle et en spectacle pour une victoire qui ne les concernerait pas...

Je dis pour ma part qu'une rencontre de football de l'ordre de celle dont nous parlons doit concerner tout le monde et doit diviser le monde en deux camps, car si elle se joue uniquement pour les français et les portugais, ça ôterait au football tout son charme et son universalité...

Je m'étonne de ce fait de voir ces grises mines devant les défoulements atypiques de nos jeunes d'Alger ou de Navarre et je m'insurge surtout devant ces grosses leçons de civisme, d'histoire, de géographie, de politique etc qu'ils essaient de donner en se laissant aller à une sagesse très peu sincère et qui font dans une consternation ou la suffisance le dispute à l'arrogance et le mépris à l'intolérance...


Laissez donc ces jeunes se défouler... Ils ne le font pas à couteaux tirés mais en déployant des drapeaux... et un drapeau déployé ne peut faire mal qu'aux concentrés de haine et c'est bien fait pour eux !

MURDOCH ET PULLITZER

Moi, à franchement parler, je n’en veux pas aux oligarques de mon pays, et je n’aime pas trop en parler…

Je sais mon influence négligeable sur le cours des choses et celui du dinar et de l’économie en général et même si je devais leur en vouloir pour ce qu’ils me font subir sur les routes où ils prennent plaisir à bricoler ou dans les super-marchés où ils me rackettent sans vergogne, je sais que je pourrais tout au plus leur couper les oreilles !... à lire avec l’ineffable dérision de notre « darja » : « n’gatta3ell’houm wedhnihoum »…

Mais si ça ne me dit pas de les fustiger, je n’irais pas tout de même les encenser comme l’a fait un sympathique journaliste dans son tweet en venant défendre un pauvre riche oligarque devant un sournois pouvoir assassin des volontés de bien faire de ces canassons et harridelles qui font nos dignes "chevaliers d’industrie"…

Ce sympathique journaliste trouve que ce pouvoir est un mauvais élève qui n’a rien compris à la crise pour s’attaquer en ces périodes de vaches maigres à un si gros créateur de richesses et pourvoyeur d’emplois dont vous devinez facilement l'identité...

L’homme qu’on n’a pas fini de présenter comme un défenseur de la liberté d’expression pour avoir voulu faire le Murdoch car il n’a rien d’un Pillitzer est aujourd’hui présenté comme victime du « système » alors qu’il en fut un des principaux « actionnaires »…

Ce que ne divulguera pas le sympathique journaliste et que ne divulguera certainement aucun journaliste pour la simple raison qu’aucun audit fiable ne le définira, c’est le coût d’un emploi, soutiré au trésor public, chez ce « chevalier d’industrie »…

Car si ce coût était divulgué, on se rendrait compte que chaque emploi crée aura fait perdre à ce pauvre pays à la dérive, de quoi en créer au moins 20 autres…

Il serait juste, dans cette légitime recherche de rationalité économique, que le scandale du coût du kilomètre d’autoroute serve d’exemple et qu’on aille fouiner un peu pour voir ce qui se passe ou s'est passé, loin de ces infrastructures de base car elles semblent constituer un arbre de délits mineurs cachant une forêt de délits majeurs si on doit comparer les souris qu’on en sort, avec les éléphants qui barrissent allègrement dans les jungles encore inexplorées des autres secteurs…


Ceci dit, que ceux qui seraient tentés de prendre le bâton pour me faire regurgiter mon petit coup de gueule m'évitent ce supplice en se disant que ma goult walou...

LE FEU ET SES CENDRES

La France fête aujourd’hui je ne sais plus quel anniversaire de la prise de la Bastille par son peuple insurgé…

Et c’est Hollande et Valls qui doivent superviser les festivités commémoratives et recevoir les vœux pour l’occasion…

Vous allez me dire : mais qu’est ce que ces énergumènes sans consistance peuvent avoir de commun avec le glorieux évènement et ses preux acteurs ?

Je vous dirais que c’est le même rapport que vous pourrez trouver entre Ben M’Hidi – Allah yerahmou et Saidani, que le diable l’emporte !...

Ennar tkhalli errmad… le feu le plus intense ne laisse que cendres froides !
Et les insurgés de 1789 autant que ceux de 1954 doivent fulminer dans les fosses communes où reposent leurs dépouilles quand ils voient ce à quoi auront servi leur héroïsme et leurs sacrifices et ces hommes de piètre envergure que l’histoire, cette fille de chienne, fait vivre, des causes pour lesquelles ils ont choisi de mourir…

Consolation tout de même !... ce qui est valable pour la Révolution Française et la Révolution de Novembre l’est aussi pour la Révolution d’Octobre, la Grande Marche et tous les autres ébrouements des peuples pour se débarrasser de la tyrannie et de la vassalité que leur imposaient des ordres et systèmes iniques…

Et partout, les idéaux de justice, d’égalité et de paix ne sont plus que cendres refroidies dans les âtres des souvenirs qu’on commémore sans conviction aux dates anniversaires en présence de dignitaires qui n’ont absolument rien à voir ni dans leurs idées ni dans leurs pratiques avec les hommes qui ont mené ces épopées…

Consolation pour nous et pour les autres car tout indique que nous sommes logés à la même enseigne en la matière, quand on voit que Blair et Cameron ont occupé des sièges qui soutinrent les augustes postérieurs de Churchill et Anthony Eden…

Quand on voit qu’un nain comme Sarkozy s’est regardé dans le même miroir qu’un Géant comme De Gaulle et que de piètres Bush et Obama se comparent aujourd’hui à Lincoln et Roosevelt…

Cela nous rappelle ce bon mot du cru où il est question de feu et de cendres et surtout cet autre adage qui n’a jamais été démenti et qui dit que « celui qui s’en va est toujours meilleur que celui qui le remplace »… Elli rah khir men elli dja !... Je préfère, ne pas citer cet autre proverbe qui dit: "ki ghabou ettyour, bqat el hama et'dour" (les oiseaux envolés, le hibou est resté seul à tournoyer)... par respect pour ce rapace...

Que ceux qui seraient tentés de me faire dire ce que je n’ai pas dit n’aient pas aussi dans l’idée de me faire rendre gorge pour outrage aux premiers magistrats de nos contrées… je n’ai cité ni Mokhtar Ould Dadah, ni Sékou Touré, ni François Tombalbaye, ni Bourguiba !...


Et si malgré tout vous trouviez inconvenante ma petite humeur de ce jour, dirou belli ma goult walou et n’en parlons plus !

lundi 28 décembre 2015

COUPABLE INGENUITE


Je vais écrire quelque chose qui va choquer... 

J'ai ironisé moi aussi, comme la plupart des "bien-pensants" sur les prières à la pluie...

Après réflexion, je sens que j'ai fait preuve d'un comportement déplacé...

Je considère maintenant que les "croyants" qui sont allés accomplir sans se faire prier les prières à la pluie et que nous raillons ont beaucoup de mérites... et leur plus grand mérite c'est celui de leur indéniable générosité... Ces messieurs sont allés prier Dieu non pas pour qu'Il les gratifiât d'un quelconque avantage particulier et personnel mais pour qu'Il fasse descendre Sa miséricorde sur les hommes, les bêtes et les plantes et ça, c'est incontestablement une preuve d'amour et d'humanité... 

Que signifient alors notre ironie et nos railleries et contre qui ou quoi sont elles dirigées ? Contre ces hommes ?... Il nous faut alors ironiser et railler le Dalai Lama ou le Pape, les saints et les Prophètes  pour leurs prières qui ne visent pas un autre but que celui de requérir la miséricorde de Dieu pour Ses Créatures... 

Contre leur crédulité ?

C'est généralement ce qu'on comprend de notre féroce satire...

Aya Sidi, disons que c'est la crédulité dont ils font preuve qui motive "à juste titre" notre réaction faite de pédantisme, d'arrogance, de fierté et de hauteur qui nous fait prendre ces gens là pour des imbéciles...

Prenons nous au mot et considérons donc que ces gens là sont ingénus et naïfs pour croire que des prières puissent déclencher des précipitations qui sont commandées par des mécanismes météorologiques complexes à un Dieu qui n'a pas besoin d'exhortations pour réagir car Il est censé voir tout et savoir tout...

Le plus imbécile dans l'affaire est-il celui qui fait preuve de généreuse, innocente et inoffensive ingénuité ou celui qui lui répond par la l'ironie haineuse, fate, dévalorisante et insultante ?...

Ceci dit, que ceux qui se sentent visés et à qui j'aurais refroidi l'enthousiasme se disent que ma goult walou...