dimanche 23 août 2015

DECISION FATALE DE DECIDEURS A COURTE VUE...

Sellal et son gouvernement qui ne s'attendaient pas au retournement de situation que devrait vivre le pays après la chute des revenus pétroliers croient avoir trouvé la bonne solution en faisant leur le conseil d'un américain à son fils: "make money, honestly if you can, but make money !"...

Les voilà qui, sans se triturer la conscience, appellent les détenteurs de fonds informels à venir les déposer par indulgence de la loi, non pas contre prélèvement d'une taxe couvrant en partie la fraude dont ils se sont rendus coupables mais  en bénéficiant d’un bonus de 7%...

Sellal et les hauts stratèges qui l'entourent semblent ignorer d'abord que ces "thésauriseurs" ne se recrutent pas parmi les bâtisseurs mais parmi les spéculateurs, les affairistes, les opportunistes, les corrompus et les usuriers et qu'il n'est pas dans leurs habitudes de penser investissements ni d’envisager même de perdre leur temps devant des guichets des banques ou de faire usage du chèque car ils ont une sainte horreur de montrer leur signature…

Du coup et voyant qu’on en veut à leurs escarcelles, ces messieurs se sont vite dit qu’il était plus prudent de la mettre en lieu sûr et de lieu sûr il n’y a pas mieux que les banques d’outre-mer et c’est de là qu’est venue cette inattendue descente aux enfers du dinar, que ne peuvent expliquer les seules dévalorisations décidées par l’Etat et cette baisse des importations qui montre qu’on n’a plus envie de jouer avec les vrais sous contre de la monnaie de singe et quand  ces gens là n’ont pas pu trouver la devise forte, la demande s’étant faite exponentiellement plus forte que l’offre,  ils se sont tournés vers l’achat des terres agricoles qui ont augmenté depuis le début des dévaluations, selon des connaisseurs, de 5000 000 da à l’hectare…

Résultat des courses, on s’attend selon ces mêmes connaisseurs à des pénuries drastiques en tout,  dans moins de six mois, ce qui achèvera le dinars et compromettra la survie des classes pauvre et moyenne…

Une autre catégorie de détenteurs de ces fonds informels se recrute dans toute une faune de bigots qui se sont donnés bonne conscience en s’interdisant tout intérêt « conformément à la Charia » et qui ne se gênent pourtant pas de pratiquer tous les délits commerciaux recensés par la Loi : rétention des stocks, spéculations, défaut d’étiquetage, défauts de facturation… au nom du principe érigé en dogme de « ettidjaratou halal »… Cette catégorie non négligeable et qui détient peut être plus des 2/3 de la masse monétaire qui se trouve hors des circuits formels  s’est certainement lissé la barbe en entendant parler de taux de 7%e et s’est outrageusement et ostensiblement écriée : « A Hafidh a Sattar ! » en refermant les portes de ses coffres…

C’est vous dire que,  parce qu’ils ont la vue courte et le raisonnement simpliste, à chaque fois que ces messieurs qui nous gouvernent hors notre volonté, prennent une initiative pour redresser la barre, ils impriment à notre rafiot usé avant terme, une autre embardée vers les récifs…


Voilà !... et si vous pensez que ma ikoun ghi el khir et que la formule retenue est un éclair de génie, dirou comme si ma goult walou !

mardi 18 août 2015

LE MESSIANISME DOUTEUX DES INTEGRISTES DE TOUS BORDS...



D'aucuns font une fixation trop exagérée pour ne pas être maladive sur la langue alors que la langue est soumise à une dynamique perpétuelle et ne saurait être une constante que par son nom...  

Il n'y'a par ailleurs AUCUN peuple au monde qui parle la même langue, chez les amérindiens, chez les aborigènes, chez les arabes ou chez les berbères et de grandes nations ont réussi à se constituer en possédant non pas deux ou trois mais des centaines de langues...

Les "identaristes" sont des extrémistes comme les islamistes... Ils ont le même mode de pensée. Les seconds vous disent que la prière est le pilier de la Religion, les premiers vous affirment que la langue est le pilier de la Culture...

La prière est choisie non pas pour la communion et la ferveur qu'elle suppose mais pour son "effet spectacle" et l'ostentation qu'elle permet et pour sa fréquence qui en fait un moyen idéal de voir et se faire voir et donc de pouvoir juger et se faire juger...

La langue aussi... Car l'acte le plus fréquent dans la vie de l’homme c'est celui de parler... 

Les intégristes oublient littéralement les autres prescriptions de la foi ou les négligent jusqu'à leur reniement mais imposent et s'imposent à grand renfort de gestes et vociférations, la prière surtout publique ou en public et s'efforcent de se dessiner une marque sur le front pour se donner beaucoup plus un signe d’appartenance à la « djamaa » que pour prouver leur foi en Dieu… 

Les identaristes font le même usage de la langue. Ils oublient toutes les autres caractéristiques de l’identité (cuisine, architecture, traditions festives ou mortuaires, traditions agricoles etc…) qu’ils considèrent comme folklore tout juste bon à renforcer la langue ou à lui donner un décor dans lequel ils la font évoluer démontrant par là que ce n’est pas la langue qu’ils respectent mais qu’ils en retirent seulement une sorte d’attestation d’appartenance clanique qu’ils certifient par la seule ostentation de son usage ou par la virulence de sa défense, oubliant qu’il suffit à n’importe qui de vivre dans un milieu linguistique pour en apprendre le parler sans qu’aucune notion de gènes ne lui vienne en aide…

A la prière audible et visible, l’intégriste religieux ajoute l’habit qui le distingue et l’identifie, même au prix de plus loufoques extravagances… et les savants de la foi ont beau s’égosiller sur l’absence de textes imposant les voilages, ceux qui sont convaincus que le kamis fait l’imam rechercheront au tréfonds de l’exégèse des faits même douteux de la tradition pour en faire des vérités coraniques… 

Il en est ainsi des identaristes qui peuvent inventer un costume identitaire, pourvu qu’il soit suffisamment bariolé pour se faire voir de loin, afin d’imposer leur carte postale…

Les zélés défenseurs de ces causes, qui ne veulent pas s’avouer qu’ils se sont engagés en réalité non pas pour les promouvoir mais pour pourfendre d’autres causes doivent pourtant savoir que l’identité ou la religion ne sont rien d’autres que badigeons que l’Histoire de l’Homme a utilisés pour colorer ou corriger les impératifs de la sociabilité et qu’elles ne leur confèrent ni excès d’honneur ni indignité car ils ne sont en rien responsables de ce dont ils ont souvent si (mal) hérité…

Et après avoir dit tout ça, je prie ceux que ça dérange de considérer que ma goult walou !

dimanche 9 août 2015

DOUTE ET ACHARNEMENT



L'homme est malléable et la facilité avec laquelle on peut le modeler est inversement proportionnelle avec la force de son caractère et sa personnalité.
Je reste persuadé que ceux qui font une fixation maladive sur quelque chose éprouvent de grosses frustrations pour cette chose... je m'explique par cet exemple: ceux qui se croient plus malins que tous les croyants et qui n'arrêtent pas de chercher les défauts de la cuirasse de l'Islam sont en réalité subjugués par cette religion et cherchent subconsciemment à être convaincus que le défaut qu'ils ont découvert n'en est pas un...
Vous les verrez insister sur des détails infimes qui confortent leurs doutes alors qu'ils oublient les évidences criardes qui doivent normalement renforcer leurs convictions...
Mais dès que vous leur apportez la preuve que leurs hypothèses sont fausses et que leurs conclusions ne peuvent être justes, ils fuient le problème posé pour susciter un autre problème, toujours à la quête de cette preuve qui leur permettra de ne plus être torturés par leur conflit de conscience...
Il en est de la religion comme de la politique, de l'histoire, de l'identité, de la culture, de la langue...
J'ai appris pour ma part que les plus virulents défenseurs d'une idée sont toujours les derniers à l'avoir adoptée ou ceux qui ont le plus de doute sur sa véracité ou son opportunité... ainsi les plus violents et les plus cruels des prosélytes de l'indécente religion des apparences que nous subissons depuis 1/4 de siècle sont toujours ses plus récentes recrues; et les plus virulents défenseurs d'une langue, qu'elle soit prétendue vernaculaire ou faussement véhiculaire sont ceux qui savent que les plus forts doutes planent sur leurs origines et/ou sur la légitimité de leur revendication...
Vérifiez cela auprès de vos parents, amis et voisins et vous verrez que c'est une vérité quasi absolue...
Regardez comment les gens de conviction bien ancrée vivent sereinement leur croyance et leurs idées et tolèrent celles des autres et comment ceux qui sont torturés par leurs doutes vivent perturbés et intolérants envers les autres, peut-être plus parce qu'ils ressemblent à cette image qu'ils ont d'eux mêmes et qu'ils ne veulent pas voir, que parce qu'ils leur sont différents...
Et si vous considérez que j'ai trop parlé pour ne rien dire, dirou belli ma goult walou...

mardi 4 août 2015

KABYLE DITES VOUS ?

C’est quoi être Kabyle ?...

"Kabyle" est un terme d’une totale ambigüité. 

Habitant en Kabylie depuis la nuit des temps, Je n’ai personnellement jamais compris ce qu’il voulait dire réellement et je suis certain que chacun l’interprète à sa manière…

Pour les gens de raison, ce terme renvoie à une aire géographique : on dit Annabi, Oranais, Djelfaoui, Kabyle… au sens de : « habitant d’une région d’Algérie nommée Kabylie » un peu comme on dirait « M’Zabi » pour un habitant de la vallée du M’Zab … non ! j’ai pris un très mauvais exemple… c’est plutôt comme « hidhabi », un habitant des hauts plateaux mais le terme n’a pas encore été inventé…

Kabyle c’est donc en toute logique un habitant de la Petite ou de la Grande Kabylie… je me demande d’ailleurs pourquoi on a donné ces qualificatifs à ces deux régions… est-ce en rapport avec la superficie ? Pas évident !... alors pourquoi ?... Seuls les services psychologiques de l’armée française doivent le savoir !…

Mais cette définition bute sur un casse tête, celui du nom donné à la langue parlée par une partie des habitants de la Kabylie… et c’est à se demander aujourd’hui si le « Kabyle » dérive de Kabylie ou si c’est la Kabylie qui dérive du « Kabyle » !...

Et si on devait considérer comme Kabyle tout kabylophone, où situerait on un habitant de la Grande ou de la Petite Kabylie qui ne parlerait pas Kabyle ou le parlerait mal ? serait-il lui aussi un Kabyle à part entière, 1/2 ou 1/3 de kabyle ?... Et un habitant de Magtaa Kheira ou de Ain Lahnèche qui excelle en Kabyle ne serait il pas Kabyle ou le serait-il par la langue et non par la terre ?... Et un métis muet dont la mère parlerait Kabyle et le père zoulou ou vice versa serait il Kabyle ou pas ?...

D’aucuns parlent de race… mais comment établir qu’un tel est foncièrement Kabyle et que l’autre ne l’est pas sans une étude ADN, sachant que le parler, la fouta et l’usage de l’huile d’olive à eux seuls ne suffisent absolument pas à déterminer une race, puisque tout le monde sait qu’on peut apprendre une langue par simple cohabitation avec ceux qui la pratiquent, qu’on peut porter une fouta par effet de mode et qu’on peut aimer l’huile d’olive même si on est corse, espagnol ou crétois !...

Tout le monde sait aussi que nombre d’ « arabes » dont la généalogie remonterait au Prophète de l'Islam ou au Rio de Oro (comme ils s’en vantent) se sont installés dans les montagnes kabyles pour y semer «la bonne parole» et s’y sont faits au Kabyle pour devenir à leur tour plus Kabyles que les Kabyles…

On pourrait se baser sur le faciès mais allez donc trouver un faciès commun aux Kabyles où on trouve le roux viking, le jaune nippon, le rouge sioux, le noir guinée, et le blanc albinos !...

Mais peut-être que les « kabylistes » qui savent distinguer un Kabyle de quelqu’un qui ne l’est pas se basent sur le critère de l’ancienneté dans l’occupation des lieux par exemple… le hic c’est de pouvoir déterminer la date d’arrivée en Kabylie et d’accepter de considérer comme Kabyle tout immigrant de l’intérieur ou de l’extérieur que les contingences de l’histoire ou la « volonté de Boumediene » ont ramené sur ces terres … l’autre hic c’est qu’en l’occurrence, il faut déchoir tout émigrant vers Relizane ou Héliopolis, Hassi Messaoud ou Tamanrasset, Paris ou Montréal de sa kabylité… et mon Dieu !... il s’en trouve et pas seulement quelques uns !

J’ai longtemps hésité avant d’écrire ce « torchon » comme beaucoup vont le qualifier… mais je me suis dit que mon honnêteté intellectuelle ne doit pas s’embarrasser de complaisance pour ne pas me torturer la conscience et même si je ne m’attends pas à des fleurs de la part de ceux qui ont fait de la kabylité leur cheval de bataille, je reste persuadé qu’il y’a une autre manière de s’identifier culturellement ou racialement que d’user de ce terme très réducteur ou trop généralisant selon l’angle à travers lequel on le voit… Ceci dit, j’aimerais qu’on m’évitât les noms d’oiseau ; et si quelqu’un trouve mon écrit trop irrévérencieux, qu’il se dise que … ma goult walou !