Sellal et son gouvernement qui ne s'attendaient pas au
retournement de situation que devrait vivre le pays après la chute des revenus
pétroliers croient avoir trouvé la bonne solution en faisant leur le conseil d'un américain à son fils: "make money, honestly if you can, but make
money !"...
Les voilà qui, sans se triturer la conscience, appellent
les détenteurs de fonds informels à venir les déposer par indulgence de la loi,
non pas contre prélèvement d'une taxe couvrant en partie la fraude dont ils se
sont rendus coupables mais en
bénéficiant d’un bonus de 7%...
Sellal et les hauts stratèges qui l'entourent semblent
ignorer d'abord que ces "thésauriseurs" ne se recrutent pas parmi les
bâtisseurs mais parmi les spéculateurs, les affairistes, les opportunistes, les
corrompus et les usuriers et qu'il n'est pas dans leurs habitudes de penser
investissements ni d’envisager même de perdre leur temps devant des guichets des
banques ou de faire usage du chèque car ils ont une sainte horreur de montrer
leur signature…
Du coup et voyant qu’on en veut à leurs escarcelles, ces
messieurs se sont vite dit qu’il était plus prudent de la mettre en lieu sûr et
de lieu sûr il n’y a pas mieux que les banques d’outre-mer et c’est de là
qu’est venue cette inattendue descente aux enfers du dinar, que ne peuvent
expliquer les seules dévalorisations décidées par l’Etat et cette baisse des
importations qui montre qu’on n’a plus envie de jouer avec les vrais sous
contre de la monnaie de singe et quand
ces gens là n’ont pas pu trouver la devise forte, la demande s’étant
faite exponentiellement plus forte que l’offre, ils se sont tournés vers l’achat des terres
agricoles qui ont augmenté depuis le début des dévaluations, selon des
connaisseurs, de 5000 000 da à l’hectare…
Résultat des courses, on s’attend selon ces mêmes
connaisseurs à des pénuries drastiques en tout, dans moins de six mois, ce qui achèvera le
dinars et compromettra la survie des classes pauvre et moyenne…
Une autre catégorie de détenteurs de ces fonds informels
se recrute dans toute une faune de bigots qui se sont donnés bonne conscience
en s’interdisant tout intérêt « conformément à la Charia » et qui ne
se gênent pourtant pas de pratiquer tous les délits commerciaux recensés par la
Loi : rétention des stocks, spéculations, défaut d’étiquetage, défauts de
facturation… au nom du principe érigé en dogme de « ettidjaratou
halal »… Cette catégorie non négligeable et qui détient peut être plus des
2/3 de la masse monétaire qui se trouve hors des circuits formels s’est certainement lissé la barbe en
entendant parler de taux de 7%e et s’est outrageusement et ostensiblement
écriée : « A Hafidh a Sattar ! » en refermant les portes de
ses coffres…
C’est vous dire que, parce qu’ils ont la vue courte et le raisonnement
simpliste, à chaque fois que ces messieurs qui nous gouvernent hors notre
volonté, prennent une initiative pour redresser la barre, ils impriment à notre
rafiot usé avant terme, une autre embardée vers les récifs…
Voilà !... et si vous pensez que ma ikoun ghi el khir
et que la formule retenue est un éclair de génie, dirou comme si ma goult walou !