Nous sommes le 10 mars... il fait doux ... la nature ne jalouse pas les hommes qui croient que pour être hommes il faut savoir se faire loups pour les autres hommes. Elle fait un beau bras d'honneur à tous ceux qui s'opposent à gros jets de postillons, parfois à grands coups de gnons et qui finiront infailliblement par se rentrer dedans ... La nature, elle, se fait soleil, silence, douceur...
la guerre se fait de plus en plus sale entre les partisans et les adversaires de Bouteflika... Pour n'avoir pas su préparer ce rendez vous électoral crucial, les faiseurs de rois bafouillent et balbutient...
Loin des salons feutrés où se prennent les décisions cruciales, les soldats de toutes les causes se livrent des guerres, pour le moment verbales, sans merci... les plateaux des télés privées montrent des débats de charretiers où seule la présence des animateurs pyromanes et de la caméra témoin, empêche les prises de becs de se terminer en jeux de vilains...
Livré aux opportunistes en tous genres, l'Algérie se laisse glisser vers les abysses de la haine... La politique n'a jamais été autant bassesse qu'en ces jours sans gloire que vit le pays de Ben M'Hidi...
Ben M'Hidi qui fut assassiné le 10 mars 1957 par le sinistre Aussaresses par pendaison après tortures avait prédit ces innommables moments d'indignité qui éclaboussent ce grand pays que des nains veulent réduire à leur taille... Triste descente aux enfers qui doit faire jubiler le roi du Maroc qui vient de reconquérir le Mali de Moussa Traoré et la Guinée de Sékou Touré après qu'ils eussent été nos soutiens et nos amis quand nous avions tout notre prestige...
Un prestige international supposé acquis par Bouteflika et sa diplomatie et qu'il prétendait nous restituer alors qu'il était presque intact et qu'aujourd'hui il nous fait perdre, peut être à son corps et à sa volonté défendant, à grande vitesse en faisant de ce pays la risée du monde...
La décantation de l'opposition semble se faire pour laisser percer un Benflis qui semble seul capable de tenir tête au candidat des machines de guerre électorales que sont l'administration et la coalition FLN-RND, faisant comprendre que le parti de Bensalah était vraiment un bébé à moustaches... de FLN puisque les deux partis rentiers se sont avérés et s'avèrent aujourd'hui plus qu'hier, juxtaposables.
En parlant de Guinée, c'est le 10 mars 1893 qu'elle eut le loisir, en compagnie de la Côte d'Ivoire, de devenir colonie française pour se faire "civiliser" jusqu'au mémorable "non" de son PDG incarné par Sekou Touré qui doit, lui aussi se retourner dans sa tombe, à voir ses concitoyens faire un bain de foule à ce fieffé affidé du capitalisme et de l'impérialisme qu'est le roi du Maroc...
Décidément, le monde et les temps changent !...
Sauf le FLN et le RND qui demeurent fidèles à des pratiques d'un autre âge, sous prétexte de continuité en faisant du surplace, sans se rendre compte que le messaadisme est bien révolu, à l'exemple de ce officier japonais qui, 30 ans après la fin de la guerre mondiale, continuait à croire qu'elle se poursuivait quand il fut retrouvé dans la jungle le 10 mars 1987...
Mais les combattants zélés ont existé et existeront toujours, à l'image de James Earl Ray, l'assassin de Luther King qui naquit le 10 mars 1928 et fut condamné à la même date en 1969 à 99 ans de prison après avoir plaidé coupable...
Ce qui est tout de même rassurant c'est que les guerres finissent toujours par un traité de paix après avoir fait leurs trois petits tours trois petits morts et s'en être allées par lassitude des guerriers ou par désertion des soldats...
Il faut espérer que nos "forces politiques" n'accumulent pas trop de griefs réciproques pour que leurs guéguerres ne durent pas autant que la guerre dite du Peloponnèse qui eut lieu entre Sparte et Athènes durant 73 ans et qui fit des milliers de morts, de 431 à 404 AVJC et dont le traité de paix et de fraternité entre les deux cités ne fut signé que 24 siècles plus tard, le 10 mars ...1996
Le moindre mal que nous puissions connaître en ce pays qui n'a nul besoin de revenir à la guerre, c'est que les belligérants qui rêvent d'en découdre entonnent à l'unisson "le déserteur" de Boris Vian qui, pour rappel, est né le 10 mars 1920. Le déserteur que je nous offre par la voix de cet immense artiste que fut Mouloudji qui était quelque part algérien lui aussi...
http://www.youtube.com/watch?v=ARcecZswpXI
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