jeudi 14 juillet 2016

MANGE ET TAIS TOI

Il devait être 12h50 tout à l'heure quand j'eus non pas l'idée, mais la pulsion (comme toujours) de rédiger et poster mon petit texte sur l'encensement d'un oligarque...

C'était le moment où j'avais trouvé aussi, un peu de temps libre pour pouvoir casse-croûter dans mon bureau, afin de ne pas subir le regard en coin des "stoïques" qui ont fait des 6 jours de jeûne supplémentaires un rituel bien plus rigide que celui du Ramadhan...

Ce n'est d'ailleurs pas la seule "surérogation" dont nos croyants livrés aux imams cathodiques et aux éditeurs de bigoteries ont rendue plus impérieuse qu'une prescription divine... mais là n'est pas mon sujet... chaque bête sera pendue à l'esse, de sa patte...

L'association du pain et de la pulsion "scripturale" m'a tout juste rappelé un conseil que mon ami Bacha n'arrête pas de me prodiguer... "Koul el khobz ouegbadh foummek !" me dit-il toujours en prenant son air le plus sérieux. Mange ton pain et retiens ta bouche pour ne pas dire: "ferme ta g...".

Conseil très sage, vous devez en convenir et que je suis à la lettre en ne proférant pas un mot en mangeant mon pain, pour ne pas avaler de travers mais aussi pour éviter de me retrouver acculé contre un mur et accusé d'outrage avec le risque de me retrouver à l'ombre (même si la perspective n'est pas peu réjouissante par ces temps caniculaires)...

Le conseil de mon ami Bacha vaut ce proverbe qui dit que si la parole est d'argent, le silence est d'or et je le suis à la lettre: je ne me fatigue même pas à tourner sept fois la langue, je fais la carpe !
J'ose juste croire que le conseil de mon ami Bacha concerne seulement ce qui se dit... pas ce qui s'écrit !...
Parce que je trouverais mon pain sans goût s'il me faut le manger en me privant d'écriture...


Si vous avez compris c'est parfait... sinon, dirou belli ma goult walou...

DRAPEAU ET URTICAIRE

Les Algériens ont saisi le prétexte de la victoire du Portugal et/ou de la défaite de la France pour faire la fête, comme à chaque fois que l'occasion de festoyer leur est donnée...

Et comme ils ne savent pas faire la fête autrement qu'en levant l'étendard de la fête, ils ont sorti, comme à chaque fois, le drapeau de leur pays...

Tout le monde sait que quand quelqu'un fait la fête, un autre fait son deuil... et la tristesse et la consternation du second sont des puissants leviers de l'allegresse du premier... c'est comme ça... qu'on soit civilisé ou sauvage, musulman ou chrétien, occidental ou oriental... et les nôtres ont appris que notre drapeau donne de l'urticaire à nos adversaires ou du moins à ceux qui ne nous aiment pas trop pour toutes raisons... alors, ils le brandissent à n'importe quelle occasion pour ajouter à la colère et à la consternation des autres et donner donc du tonus à leur joie...

Depuis la défaite des français devant le Portugal, j'ai remarqué des bouffées de haine littérale, émanant de certains Algériens pour leurs concitoyens qui ont osé se donner du spectacle et en spectacle pour une victoire qui ne les concernerait pas...

Je dis pour ma part qu'une rencontre de football de l'ordre de celle dont nous parlons doit concerner tout le monde et doit diviser le monde en deux camps, car si elle se joue uniquement pour les français et les portugais, ça ôterait au football tout son charme et son universalité...

Je m'étonne de ce fait de voir ces grises mines devant les défoulements atypiques de nos jeunes d'Alger ou de Navarre et je m'insurge surtout devant ces grosses leçons de civisme, d'histoire, de géographie, de politique etc qu'ils essaient de donner en se laissant aller à une sagesse très peu sincère et qui font dans une consternation ou la suffisance le dispute à l'arrogance et le mépris à l'intolérance...


Laissez donc ces jeunes se défouler... Ils ne le font pas à couteaux tirés mais en déployant des drapeaux... et un drapeau déployé ne peut faire mal qu'aux concentrés de haine et c'est bien fait pour eux !

MURDOCH ET PULLITZER

Moi, à franchement parler, je n’en veux pas aux oligarques de mon pays, et je n’aime pas trop en parler…

Je sais mon influence négligeable sur le cours des choses et celui du dinar et de l’économie en général et même si je devais leur en vouloir pour ce qu’ils me font subir sur les routes où ils prennent plaisir à bricoler ou dans les super-marchés où ils me rackettent sans vergogne, je sais que je pourrais tout au plus leur couper les oreilles !... à lire avec l’ineffable dérision de notre « darja » : « n’gatta3ell’houm wedhnihoum »…

Mais si ça ne me dit pas de les fustiger, je n’irais pas tout de même les encenser comme l’a fait un sympathique journaliste dans son tweet en venant défendre un pauvre riche oligarque devant un sournois pouvoir assassin des volontés de bien faire de ces canassons et harridelles qui font nos dignes "chevaliers d’industrie"…

Ce sympathique journaliste trouve que ce pouvoir est un mauvais élève qui n’a rien compris à la crise pour s’attaquer en ces périodes de vaches maigres à un si gros créateur de richesses et pourvoyeur d’emplois dont vous devinez facilement l'identité...

L’homme qu’on n’a pas fini de présenter comme un défenseur de la liberté d’expression pour avoir voulu faire le Murdoch car il n’a rien d’un Pillitzer est aujourd’hui présenté comme victime du « système » alors qu’il en fut un des principaux « actionnaires »…

Ce que ne divulguera pas le sympathique journaliste et que ne divulguera certainement aucun journaliste pour la simple raison qu’aucun audit fiable ne le définira, c’est le coût d’un emploi, soutiré au trésor public, chez ce « chevalier d’industrie »…

Car si ce coût était divulgué, on se rendrait compte que chaque emploi crée aura fait perdre à ce pauvre pays à la dérive, de quoi en créer au moins 20 autres…

Il serait juste, dans cette légitime recherche de rationalité économique, que le scandale du coût du kilomètre d’autoroute serve d’exemple et qu’on aille fouiner un peu pour voir ce qui se passe ou s'est passé, loin de ces infrastructures de base car elles semblent constituer un arbre de délits mineurs cachant une forêt de délits majeurs si on doit comparer les souris qu’on en sort, avec les éléphants qui barrissent allègrement dans les jungles encore inexplorées des autres secteurs…


Ceci dit, que ceux qui seraient tentés de prendre le bâton pour me faire regurgiter mon petit coup de gueule m'évitent ce supplice en se disant que ma goult walou...

LE FEU ET SES CENDRES

La France fête aujourd’hui je ne sais plus quel anniversaire de la prise de la Bastille par son peuple insurgé…

Et c’est Hollande et Valls qui doivent superviser les festivités commémoratives et recevoir les vœux pour l’occasion…

Vous allez me dire : mais qu’est ce que ces énergumènes sans consistance peuvent avoir de commun avec le glorieux évènement et ses preux acteurs ?

Je vous dirais que c’est le même rapport que vous pourrez trouver entre Ben M’Hidi – Allah yerahmou et Saidani, que le diable l’emporte !...

Ennar tkhalli errmad… le feu le plus intense ne laisse que cendres froides !
Et les insurgés de 1789 autant que ceux de 1954 doivent fulminer dans les fosses communes où reposent leurs dépouilles quand ils voient ce à quoi auront servi leur héroïsme et leurs sacrifices et ces hommes de piètre envergure que l’histoire, cette fille de chienne, fait vivre, des causes pour lesquelles ils ont choisi de mourir…

Consolation tout de même !... ce qui est valable pour la Révolution Française et la Révolution de Novembre l’est aussi pour la Révolution d’Octobre, la Grande Marche et tous les autres ébrouements des peuples pour se débarrasser de la tyrannie et de la vassalité que leur imposaient des ordres et systèmes iniques…

Et partout, les idéaux de justice, d’égalité et de paix ne sont plus que cendres refroidies dans les âtres des souvenirs qu’on commémore sans conviction aux dates anniversaires en présence de dignitaires qui n’ont absolument rien à voir ni dans leurs idées ni dans leurs pratiques avec les hommes qui ont mené ces épopées…

Consolation pour nous et pour les autres car tout indique que nous sommes logés à la même enseigne en la matière, quand on voit que Blair et Cameron ont occupé des sièges qui soutinrent les augustes postérieurs de Churchill et Anthony Eden…

Quand on voit qu’un nain comme Sarkozy s’est regardé dans le même miroir qu’un Géant comme De Gaulle et que de piètres Bush et Obama se comparent aujourd’hui à Lincoln et Roosevelt…

Cela nous rappelle ce bon mot du cru où il est question de feu et de cendres et surtout cet autre adage qui n’a jamais été démenti et qui dit que « celui qui s’en va est toujours meilleur que celui qui le remplace »… Elli rah khir men elli dja !... Je préfère, ne pas citer cet autre proverbe qui dit: "ki ghabou ettyour, bqat el hama et'dour" (les oiseaux envolés, le hibou est resté seul à tournoyer)... par respect pour ce rapace...

Que ceux qui seraient tentés de me faire dire ce que je n’ai pas dit n’aient pas aussi dans l’idée de me faire rendre gorge pour outrage aux premiers magistrats de nos contrées… je n’ai cité ni Mokhtar Ould Dadah, ni Sékou Touré, ni François Tombalbaye, ni Bourguiba !...


Et si malgré tout vous trouviez inconvenante ma petite humeur de ce jour, dirou belli ma goult walou et n’en parlons plus !