lundi 28 décembre 2015

COUPABLE INGENUITE


Je vais écrire quelque chose qui va choquer... 

J'ai ironisé moi aussi, comme la plupart des "bien-pensants" sur les prières à la pluie...

Après réflexion, je sens que j'ai fait preuve d'un comportement déplacé...

Je considère maintenant que les "croyants" qui sont allés accomplir sans se faire prier les prières à la pluie et que nous raillons ont beaucoup de mérites... et leur plus grand mérite c'est celui de leur indéniable générosité... Ces messieurs sont allés prier Dieu non pas pour qu'Il les gratifiât d'un quelconque avantage particulier et personnel mais pour qu'Il fasse descendre Sa miséricorde sur les hommes, les bêtes et les plantes et ça, c'est incontestablement une preuve d'amour et d'humanité... 

Que signifient alors notre ironie et nos railleries et contre qui ou quoi sont elles dirigées ? Contre ces hommes ?... Il nous faut alors ironiser et railler le Dalai Lama ou le Pape, les saints et les Prophètes  pour leurs prières qui ne visent pas un autre but que celui de requérir la miséricorde de Dieu pour Ses Créatures... 

Contre leur crédulité ?

C'est généralement ce qu'on comprend de notre féroce satire...

Aya Sidi, disons que c'est la crédulité dont ils font preuve qui motive "à juste titre" notre réaction faite de pédantisme, d'arrogance, de fierté et de hauteur qui nous fait prendre ces gens là pour des imbéciles...

Prenons nous au mot et considérons donc que ces gens là sont ingénus et naïfs pour croire que des prières puissent déclencher des précipitations qui sont commandées par des mécanismes météorologiques complexes à un Dieu qui n'a pas besoin d'exhortations pour réagir car Il est censé voir tout et savoir tout...

Le plus imbécile dans l'affaire est-il celui qui fait preuve de généreuse, innocente et inoffensive ingénuité ou celui qui lui répond par la l'ironie haineuse, fate, dévalorisante et insultante ?...

Ceci dit, que ceux qui se sentent visés et à qui j'aurais refroidi l'enthousiasme se disent que ma goult walou...

samedi 5 décembre 2015

LA GESTION AYANT ETE "CIVILISEE", IL RESTE A LA MORALISER...

LA GESTION « CIVILISEE », IL RESTE A LA MORALISER…

Le DRS était arrivé graduellement à investir tous les segments et contrôler tous les aspects de la vie politique, économique, sociale etc… et à avoir son mot à dire dans n’importe quelle décision, n’importe quelle nomination, n’importe quelle promotion, n’importe quelle révocation, n’importe quelle réalisation...

Le mythe des « srabess » omnipuissants et omniprésents a été si bien entretenu par le pouvoir, l’opposition, la presse et l’opinion publique que tout politicien, tout gestionnaire, tout fonctionnaire, tout citoyen, devait se revendiquer de leur soutien pour éviter de se faire culbuter ou pour se faire obéir…

C’était très oppressant pour les cadres qui devaient parfois concéder une grande partie de leurs prérogatives à des sous-fifres qui se prévalaient de connaître le fameux membre des services et, à contrario certains cadres se sont comportés en vrais tyrans face à leurs subalternes en se prévalant de la proximité de ces hommes de l’ombre…

Cela a faussé toute notion d’hiérarchie et a introduit l’usage inconsidéré des passe-droits et des abus en tous genres dans les recrutements, la gestion des carrières, les marchés publics, les décisions de justice, les octrois d’avantages etc…

Cette manière de vivre avec l’épée de Damoclès suspendue sur la tête a fini pas s’imposer comme fatalité… Cette fatalité s’est accentuée avec l’incursion des islamistes dans la scène politique et la mission que se sont donnée l’administration et toutes les institutions de l’état de les débusquer pour les surveiller ou les neutraliser…

Avec l’extension tous azimuts de ses tentacules, a commencé à se dessiner dans le pays une sorte d’auto-neutralisation de cette institution car tout un chacun a fini par avoir son parrain et n’importe quel parrain craignait le parrain de l’autre…

Comme toute officine du genre dans le monde, la nôtre avait ses servants disciplinés et ses brebis gâleuses et si l’abnégation de ses hommes intègres et engagés a permis de sauver le pays de gros périls qui le menaçaient, ses éléments véreux ont constitué un gros péril qui a failli l’anéantir en anéantissant toute morale dans sa gestion et sa gouvernance…

Profitant de leur impunité et de leurs connaissances des dessous de toutes choses les éléments véreux se sont alliés avec les fonctionnaires peu scrupuleux et les affairistes de tous bords pour constituer une force qui a investi tous les rouages de l’état et des partis ; et pour pérenniser leurs pouvoirs et leurs acquis, ils se sont pris aux hommes disciplinés et rigoureux de l’institution et de l’administration.

On a vu les conséquences de cette guerre aux compétences et à l'integrité, dans l'immonde opération "manu pulite" qui a laminé l'encadrement algérien et l'a tétanisé....

Le summum de cette lutte interviendra quand Saidani, poussé à occuper la première place de la formidable machine électorale appelée FLN, grâce à des complicités évidentes et une impunité flagrante, a sonné la charge décisive contre le plus haut représentant de l’institution…

Signe éloquent de la victoire des affairistes sur les professionnels : l’emprisonnement de deux généraux de l’aile disciplinée pour des erreurs… professionnelles !… alors qu’aucun gros requin des affaires n’a été inquiété en dépit des charges accablantes dont tout citoyen lambda peut donner les détails, que ce soit en matière de manne publicitaire, d’importations douteuses, de rachat d’entreprises mises en faillite, de bénéfices de terrains, prêts et avantages en tous genres…

Avant la charge finale, l’aile affairiste a pris le soin d’évacuer de la scène des affaires toutes les organisations et tous les hommes de l’autre bord, Rebrab inclus, et de placer un ministre de son obédience en la personne de Monsieur Bouchouareb…

Il lui est resté à faire voter les lois qui lui permettront de légaliser rapines et larcins et ce fut fait avec les textes trop osés pour être honnêtes qui permettent aux détenteurs d’argent sale de le blanchir sans coup férir en le déposant sans autre forme de procès dans les banques.

Pour terminer l’opération et imprimer le grand virage bazardiste à la politique socio-économique du pays pourtant sanctifiée par les principes de la Révolution, cette aile qui s’est retrouvée seule sur le terrain fera voter la fameuse dernière LFC grâce à Saidani et aux troupes électorales d’un FLN que le cavalier du moment réussit toujours à mobiliser massivement pour toutes les causes et leurs contraires…

Et comme il fallait discréditer tout avis opposé, on a mobilisé Louiza Hanoun, les islamistes bazardistes de l'alliance verte et les restes d’un FFS qui a perdu ses marques, dans une opération loufoque de protesta sans suites mais qui a le mérite de désamorcer des contestations autrement plus sérieuses et plus massives…

D’aucuns disent que Bouteflika a réussi à « civiliser » la gouvernance au sens d’ôter tout pouvoir civil aux militaires…

C’est très vrai… mais, civiliser ne veut pas dire moraliser !...

Et si Bouteflika veut à tout prix réussir le défi qu’on lui prête de civiliser l’Etat mais en le moralisant aussi, il lui reste une bataille plus décisive à mener : celle de balayer tout le remugle d'arrivistes, d’opportunistes et d’affairistes en tous genres qu’il a utilisés pour remporter une bataille décisive, rémugle qui ose déjà se poser en alternative…

Ceci est mon point de vue ; il n’engage que moi et que ceux qui pourraient penser que je fabule ou que j’affabule n’ont qu’à se dire que… ma goult walou !

LA LETTRE DU GENERAL MAJOR

Certains journaux viennent de recevoir une grosse lettre qui devrait faire couler beaucoup d’encre et de salive, et peut être de sang aussi à Dieu ne plaise…sans jeu de mots !…

C’est le Général Tewfik qui traite de la condamnation d’un de ses hommes, fer de lance de la lutte antiterroriste à une peine de 5 ans de prison pour des motifs qui, s’ils étaient sérieux, auraient du lui valoir la peine capitale.
Un général, de surcroît en pleine opération, n’est pas puni de 5 années de prison pour divulgation de secrets militaires, destruction de documents, dissimulation de preuves, falsification de faits et non reddition de comptes à ses supérieurs, assimilable à insubordination caractérisée… chacun de ces délits devrait lui valoir le peloton d’exécution… A moins qu’il n’ait des circonstances atténuantes… très atténuantes, comme par exemple la preuve que ce qu’il a commis l’était au vu et au su de sa hiérarchie qui lui en aurait donné au préalable son blanc-seing…
C’est justement une reconnaissance sans équivoque de ce blanc-seing que comporte la lettre de Tewfik aux journaux et la justice aurait pu éviter de condamner le Général Hassan en convoquant comme témoin à son procès, son réel supérieur au moment des faits qui lui sont reprochés… Cela nous aurait épargné ce procès qui ressemble un peu trop à un règlement de comptes…
Prenant acte que le Général Hassan n’avait pas agi de sa propre initiative, elle l’aurait libéré pour traiter s’il le faut de l’initiative elle-même et de sa légalité et aurait inculpé son initiateur et non son exécutant si elle était parvenue à la confirmation de son illégalité…
Il y’a lieu de croire que cette sortie du Général Major vise à disculper son subalterne de toutes les charges qui lui ont valu sa condamnation non pas en les niant mais en les endossant en vertu de ses responsabilités…
Il est vrai que si le Général Hassan doit avoir ressenti la lourdeur et l’injustice de sa condamnation, le Général Major devait pour sa part en avoir ressenti l’humiliation qu’elle sous-tend car l’opinion allait finir par se questionner, s’il connaissait les « abus et dérives » reprochés a son subalterne ou s’il les ignorait en étant de service…
Et c’est la plus cruelle des situations devant lesquelles peut se retrouver un responsable :
- Savoir et ne pas réagir démontre faiblesse ou complicité
- Ne pas savoir implique incompétence…
Le général major, en écrivant sa lettre veut balayer ces deux conclusions que la condamnation du général Hassan allait imposer… Il a certainement compris que sa non comparution en qualité de témoin ne pouvait être fortuite et qu’elle fut préméditée pour que la condamnation du général Hassan soit effective et la sienne implicite…
En écrivant sa lettre et en affirmant clairement que son subalterne n’avait pas agi sans ordres, mais qu’il était « chargé d’une mission prioritaire », le général Tewfik se disculpe de l’accusation d’incompétence en prouvant qu’il était bien le vrai berger de son troupeau… En assurant que tout ce qu’a fait le général Hassan « avec des prérogatives lui permettant de mener des opérations en relation avec les objectifs fixés », il affirme qu’il avait la caution de sa hierarchie.
En apportant ces deux précisions, il démontre que s’il n’a pas réagi face aux «dérives » et « abus » présumés, c’est parce qu’il considérait que ce n’était que des actes légaux, nécessaires et qui bénéficiaient de son aval…
Et c’est peut être moins la défense du Général Hassan qu’il prend comme le titrent certains journaux que sa personne que le Général Major met à l’abri des supputations …
Ceci dit, que vous m'approuviez ou pas, faites comme si ma goult walou !