samedi 5 décembre 2015

LA LETTRE DU GENERAL MAJOR

Certains journaux viennent de recevoir une grosse lettre qui devrait faire couler beaucoup d’encre et de salive, et peut être de sang aussi à Dieu ne plaise…sans jeu de mots !…

C’est le Général Tewfik qui traite de la condamnation d’un de ses hommes, fer de lance de la lutte antiterroriste à une peine de 5 ans de prison pour des motifs qui, s’ils étaient sérieux, auraient du lui valoir la peine capitale.
Un général, de surcroît en pleine opération, n’est pas puni de 5 années de prison pour divulgation de secrets militaires, destruction de documents, dissimulation de preuves, falsification de faits et non reddition de comptes à ses supérieurs, assimilable à insubordination caractérisée… chacun de ces délits devrait lui valoir le peloton d’exécution… A moins qu’il n’ait des circonstances atténuantes… très atténuantes, comme par exemple la preuve que ce qu’il a commis l’était au vu et au su de sa hiérarchie qui lui en aurait donné au préalable son blanc-seing…
C’est justement une reconnaissance sans équivoque de ce blanc-seing que comporte la lettre de Tewfik aux journaux et la justice aurait pu éviter de condamner le Général Hassan en convoquant comme témoin à son procès, son réel supérieur au moment des faits qui lui sont reprochés… Cela nous aurait épargné ce procès qui ressemble un peu trop à un règlement de comptes…
Prenant acte que le Général Hassan n’avait pas agi de sa propre initiative, elle l’aurait libéré pour traiter s’il le faut de l’initiative elle-même et de sa légalité et aurait inculpé son initiateur et non son exécutant si elle était parvenue à la confirmation de son illégalité…
Il y’a lieu de croire que cette sortie du Général Major vise à disculper son subalterne de toutes les charges qui lui ont valu sa condamnation non pas en les niant mais en les endossant en vertu de ses responsabilités…
Il est vrai que si le Général Hassan doit avoir ressenti la lourdeur et l’injustice de sa condamnation, le Général Major devait pour sa part en avoir ressenti l’humiliation qu’elle sous-tend car l’opinion allait finir par se questionner, s’il connaissait les « abus et dérives » reprochés a son subalterne ou s’il les ignorait en étant de service…
Et c’est la plus cruelle des situations devant lesquelles peut se retrouver un responsable :
- Savoir et ne pas réagir démontre faiblesse ou complicité
- Ne pas savoir implique incompétence…
Le général major, en écrivant sa lettre veut balayer ces deux conclusions que la condamnation du général Hassan allait imposer… Il a certainement compris que sa non comparution en qualité de témoin ne pouvait être fortuite et qu’elle fut préméditée pour que la condamnation du général Hassan soit effective et la sienne implicite…
En écrivant sa lettre et en affirmant clairement que son subalterne n’avait pas agi sans ordres, mais qu’il était « chargé d’une mission prioritaire », le général Tewfik se disculpe de l’accusation d’incompétence en prouvant qu’il était bien le vrai berger de son troupeau… En assurant que tout ce qu’a fait le général Hassan « avec des prérogatives lui permettant de mener des opérations en relation avec les objectifs fixés », il affirme qu’il avait la caution de sa hierarchie.
En apportant ces deux précisions, il démontre que s’il n’a pas réagi face aux «dérives » et « abus » présumés, c’est parce qu’il considérait que ce n’était que des actes légaux, nécessaires et qui bénéficiaient de son aval…
Et c’est peut être moins la défense du Général Hassan qu’il prend comme le titrent certains journaux que sa personne que le Général Major met à l’abri des supputations …
Ceci dit, que vous m'approuviez ou pas, faites comme si ma goult walou !

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