samedi 5 décembre 2015

LA GESTION AYANT ETE "CIVILISEE", IL RESTE A LA MORALISER...

LA GESTION « CIVILISEE », IL RESTE A LA MORALISER…

Le DRS était arrivé graduellement à investir tous les segments et contrôler tous les aspects de la vie politique, économique, sociale etc… et à avoir son mot à dire dans n’importe quelle décision, n’importe quelle nomination, n’importe quelle promotion, n’importe quelle révocation, n’importe quelle réalisation...

Le mythe des « srabess » omnipuissants et omniprésents a été si bien entretenu par le pouvoir, l’opposition, la presse et l’opinion publique que tout politicien, tout gestionnaire, tout fonctionnaire, tout citoyen, devait se revendiquer de leur soutien pour éviter de se faire culbuter ou pour se faire obéir…

C’était très oppressant pour les cadres qui devaient parfois concéder une grande partie de leurs prérogatives à des sous-fifres qui se prévalaient de connaître le fameux membre des services et, à contrario certains cadres se sont comportés en vrais tyrans face à leurs subalternes en se prévalant de la proximité de ces hommes de l’ombre…

Cela a faussé toute notion d’hiérarchie et a introduit l’usage inconsidéré des passe-droits et des abus en tous genres dans les recrutements, la gestion des carrières, les marchés publics, les décisions de justice, les octrois d’avantages etc…

Cette manière de vivre avec l’épée de Damoclès suspendue sur la tête a fini pas s’imposer comme fatalité… Cette fatalité s’est accentuée avec l’incursion des islamistes dans la scène politique et la mission que se sont donnée l’administration et toutes les institutions de l’état de les débusquer pour les surveiller ou les neutraliser…

Avec l’extension tous azimuts de ses tentacules, a commencé à se dessiner dans le pays une sorte d’auto-neutralisation de cette institution car tout un chacun a fini par avoir son parrain et n’importe quel parrain craignait le parrain de l’autre…

Comme toute officine du genre dans le monde, la nôtre avait ses servants disciplinés et ses brebis gâleuses et si l’abnégation de ses hommes intègres et engagés a permis de sauver le pays de gros périls qui le menaçaient, ses éléments véreux ont constitué un gros péril qui a failli l’anéantir en anéantissant toute morale dans sa gestion et sa gouvernance…

Profitant de leur impunité et de leurs connaissances des dessous de toutes choses les éléments véreux se sont alliés avec les fonctionnaires peu scrupuleux et les affairistes de tous bords pour constituer une force qui a investi tous les rouages de l’état et des partis ; et pour pérenniser leurs pouvoirs et leurs acquis, ils se sont pris aux hommes disciplinés et rigoureux de l’institution et de l’administration.

On a vu les conséquences de cette guerre aux compétences et à l'integrité, dans l'immonde opération "manu pulite" qui a laminé l'encadrement algérien et l'a tétanisé....

Le summum de cette lutte interviendra quand Saidani, poussé à occuper la première place de la formidable machine électorale appelée FLN, grâce à des complicités évidentes et une impunité flagrante, a sonné la charge décisive contre le plus haut représentant de l’institution…

Signe éloquent de la victoire des affairistes sur les professionnels : l’emprisonnement de deux généraux de l’aile disciplinée pour des erreurs… professionnelles !… alors qu’aucun gros requin des affaires n’a été inquiété en dépit des charges accablantes dont tout citoyen lambda peut donner les détails, que ce soit en matière de manne publicitaire, d’importations douteuses, de rachat d’entreprises mises en faillite, de bénéfices de terrains, prêts et avantages en tous genres…

Avant la charge finale, l’aile affairiste a pris le soin d’évacuer de la scène des affaires toutes les organisations et tous les hommes de l’autre bord, Rebrab inclus, et de placer un ministre de son obédience en la personne de Monsieur Bouchouareb…

Il lui est resté à faire voter les lois qui lui permettront de légaliser rapines et larcins et ce fut fait avec les textes trop osés pour être honnêtes qui permettent aux détenteurs d’argent sale de le blanchir sans coup férir en le déposant sans autre forme de procès dans les banques.

Pour terminer l’opération et imprimer le grand virage bazardiste à la politique socio-économique du pays pourtant sanctifiée par les principes de la Révolution, cette aile qui s’est retrouvée seule sur le terrain fera voter la fameuse dernière LFC grâce à Saidani et aux troupes électorales d’un FLN que le cavalier du moment réussit toujours à mobiliser massivement pour toutes les causes et leurs contraires…

Et comme il fallait discréditer tout avis opposé, on a mobilisé Louiza Hanoun, les islamistes bazardistes de l'alliance verte et les restes d’un FFS qui a perdu ses marques, dans une opération loufoque de protesta sans suites mais qui a le mérite de désamorcer des contestations autrement plus sérieuses et plus massives…

D’aucuns disent que Bouteflika a réussi à « civiliser » la gouvernance au sens d’ôter tout pouvoir civil aux militaires…

C’est très vrai… mais, civiliser ne veut pas dire moraliser !...

Et si Bouteflika veut à tout prix réussir le défi qu’on lui prête de civiliser l’Etat mais en le moralisant aussi, il lui reste une bataille plus décisive à mener : celle de balayer tout le remugle d'arrivistes, d’opportunistes et d’affairistes en tous genres qu’il a utilisés pour remporter une bataille décisive, rémugle qui ose déjà se poser en alternative…

Ceci est mon point de vue ; il n’engage que moi et que ceux qui pourraient penser que je fabule ou que j’affabule n’ont qu’à se dire que… ma goult walou !

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