jeudi 19 juin 2014

LE SAADANISME OU L'ART DE LA LIMITATION DES DEGATS


Le pays est atteint de saadanisme... Ana je viens de tout comprendre à la panne géante qui frappe l'Algérie depuis 3 décennies... C'est le saadanisme !

Ailleurs, on croit ferme que la fortune sourit aux audacieux et on ose... Ici, on a développé un complexe tenace: celui de "la limitation des dégâts".
Ca a commencé avec Saadane en football où nous n'avons pas retenu les leçons de la glorieuse équipe du FLN qui était composée de vrais "mouharibines" celle-là... sur tous les fronts où elle s'est produite, elle a osé et réussi les plus belles prouesses... Aux jeux méditerranéens de 1976 c'est Rachid Mekhloufi, un de ses joueurs qui eut à la coacher et comme à l'époque le président lui-même était un fonceur, cette équipe à osé et réussi... puis vint 1982 avec Khalef qui osa lui aussi et réussit à nous donner une autre victoire qui fit vaciller la FIFA, laquelle nous arrêta dans notre élan en laissant faire les magouilles...
Depuis, nous vivons l'ère du Saadanisme, cette religion du doute et de la prudence... et comme le foot déteint sur tout en ce footu pays, on constate les effets désastreux de cette culture du moindre risque, dans les comportements de nos banquiers qui préfèrent thésauriser les fonds au lieu de les fructifier, de nos maires qui se disent qu'il vaut mieux ne rien tenter que de tenter le diable, de nos walis qui se disent: après moi le déluge ! et qui jettent de grandes bâches sur les problèmes pour les léguer à leurs successeurs, de nos ministres qui font du surplace plutôt que d'oser les réformes, de notre Président qui fait passer les pilules à coup de promesses reportées de mandat en mandat...
Ca va jusqu'à nos âniers d'industrie qui n'ont pas réussi à sortir du statut d'artisans, à notre bourse qui n'a de bourse que le nom, à notre agriculture qui a appris à vivre de subsides plutôt que de ce qu'elle produit, du projet Desertec que nous avons perdu par nos tergiversations, de la première voiture algérienne que nous attendons comme on attend Godot, du gaz de schiste que nous rejetons à coups de gros holà sans même savoir ce qu'il peut bien signifier......
Nous avons même crée une justice qui réprime l'audace et ferme les yeux sur l'expectative au point où les responsables à tous les niveaux refusent d'aller au charbon, préférant l'attentisme confortable à l'aventure trop risquée.
Il est vrai que nos prisons regorgent de cadres qui ont cru de leur devoir de secouer le cocotier et que ceux qui bénéficient de belles longévités et de grosses promotions sont ceux qui, comme Saadane, comme Wahid, préfèrent voir venir plutôt que d'aller résolument batailler...
On a vu combien a duré au ministère de l'éducation, la mission d'un Lacheraf visionnaire et téméraire, comparativement à celle d'un Benbouzid timoré et frileux et les exemples sont légion de cette terrible castration collective qui mérite le nom de saadanisme pour ce que ce Monsieur lui a donné comme consistance...
Mais, au risque de faire moi aussi dans ce saadanisme, je préviens ceux qui auraient eu le courage d'aller jusqu'à la fin de mon texte que, ma goult walou !

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